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NOTRE SELECTION DE CASE-STUDIES

Transition réglementaire majeure : transformer un "Big Bang" social en exercice de clarté et de confiance

L'application des nouvelles règles de classification de la métallurgie en 2024 a été majoritairement perçue comme un risque financier et social majeur pour les entreprises du secteur. C'était le cas sur ce dossier : L'entreprise avait racheté de nombreuses entreprises lors des années précédentes et le référentiel de postes était devenu incohérent. Comment, dans ces conditions, appliquer une grille stricte en maîtrisant le risque et le coût ? Plutôt que de subir une inflation redoutée, nous avons utilisé cette obligation réglementaire pour rationaliser l'ensemble des postes. Ce qui devait être une contrainte coûteuse est devenue une opération de nettoyage salutaire, ne menant (à rebours du secteur) à aucun surcoût, acceptée par tous grâce à un gain immédiat de clarté.

Secteur : industrie

Effectif : milliers de salariés

Enjeu : conformité légale et maîtrise de la masse salariale

Problème initial : complexité technique anxiogène pour les salariés, redéfinition du contrat social entre le collaborateur et l'entreprise, risque budgétaire majeur

Action clé : ingénierie de classification et pédagogie intensive

Impact : transition fluide, aucun contentieux, aucun surcoût

Chiffres magnétiques

Le contexte

Un Big Bang réglementaire.

Au 1er janvier 2024, toute l'industrie métallurgique française a dû basculer vers un nouveau système de classification.

Ce n'était pas une simple mise à jour, mais une refonte complète du "logiciel RH" : la classification (et donc le salaire minimum) ne devaient plus être rattachés à la personne du salarié mais à la place de son emploi dans un référentiel.

Ce référentiel devenait soudain l'alpha et l'omega de la gestion des ressources humaines. Une description clinique de chaque poste de travail doit permettre d'identifier la classification de chacun, et pose alors de nombreuses contraintes salariales.

Cette exigence de précision s'est heurtée de plein fouet à la réalité de l'entreprise : une ETI en forte croissance, bâtie par une succession d'acquisitions. Le référentiel de poste ? Inexistant, il n'était qu'une collection de dénominations qui ne révélaient rien de la réalité de la prestation de travail.

Les intitulés s'étaient empilés et on ne comptait plus les doublons et les incohérences héritées de chaque filiale rachetée. Un  même métier pouvait avoir trois noms différents, et un même nom traduire trois réalités différentes.

Motif d'art de sable zen

Le défi

Le challenge était de faire converger ces deux mondes sans casse sociale ni dérapage financier.

Le risque de surcoût était réel puisqu'en 2024, l'inflation salariale moyenne dans la Métallurgie aurait dépassé 5 %, contre 2,8 % dans les autres secteurs.

 

Ce, car les classifications ont souvent été mal maîtrisées par les entreprises.

Appliquer la nouvelle convention sur un référentiel incohérent, c'était la certitude de surclasser des postes par méconnaissance ou de créer des iniquités coûteuses.

Il était par ailleurs impossible de "coter" proprement des postes mal définis sans braquer les partenaires sociaux, légitimement méfiants face à ce flou artistique.

Nous avons rapidement compris que le succès de l'opération résiderait en deux principes.

 

Il allait falloir tout d'abord bien placer le curseur : être suffisamment précis pour que chacun s'y retrouve, suffisamment conceptuel pour maîtriser les impacts et éviter un référentiel pléthorique.

Nous allions ensuite devoir apporter un soin particulier à la communication, compte tenu du caractère particulièrement sensible de cette évolution.

Clarté et pédagogie étaient les maîtres mots de cette opération à haut risque.

NOTRE APPROCHE

1. Rationalisation et intelligence collective

Nous avons refusé de travailler de façon isolée.

Nous avons d'abord analysé l'existant, ce qui a permis de nettoyer les incohérences historiques habituelles que l'on retrouve dans les entreprises qui connaissent une très forte croissance externe (doublons, fiches de poste obsolètes).

 

Nous avons ensuite mobilisé les managers et les IRP pour "reconceptualiser" les postes et construire une matrice de transposition incontestable.

L'exercice consistait à extraire l'essence du métier au-delà des particularismes locaux.

Tout au long de ces ateliers, nous avons gardé un œil permanent sur la grille de cotation et les impacts financiers, pour guider la rédaction et éviter les "effets de seuil" involontaires.

Cette rigueur en amont a permis de simuler les impacts budgétaires à l'euro près, garantissant à la Direction une maîtrise totale de l'atterrissage financier.

2. La Simplification Cognitive

C'est le cœur de la réussite du projet.

 

Nous avons abouti à des Fiches Descriptives d'Emploi justement dosées :

  • Suffisamment conceptuelles pour regrouper les milliers de collaborateurs sous seulement une cinquantaine d'emplois repères.

  • Suffisamment précises pour que chaque opérationnel s'y reconnaisse concrètement.

  • Rédigés en des termes suffisamment proches du terrain pour désamorcer l'effet de défiance que portent les documents RH "hors-sol".

Ce tour de force a permis de simplifier radicalement la lecture de l'organisation.

Face à un texte conventionnel illisible pour le non-initié, nous avons décidé d'appliquer un principe de design de l'information.

Plutôt que de noyer les équipes sous la documentation juridique, nous avons conçu des supports synthétiques : "Ce qui change / Ce qui ne change pas / Pourquoi".

Chaque salarié a reçu un document personnalisé expliquant la logique de sa nouvelle classification.

En réduisant très tôt la charge mentale nécessaire pour comprendre le changement, nous avons désamorcé la méfiance naturelle envers l'inconnu.

3. L'Alignement Managérial

"A-t-on bien pris en compte mes particularités ?"

 

Face à ces interrogations, l'enjeu était de faire porter le message aux managers, souvent en première ligne face aux inquiétudes de leurs équipes.

Ils ont donc été formés et informés pour devenir les premiers pédagogues du système, et ont pu bénéficier d'une "hotline" RH réactive pour désamorcer les cas les plus complexes.

Armés d'arguments factuels et d'une vision claire, ils ont pu porter le changement avec assurance, évitant la propagation de rumeurs anxiogènes.

Pierres de jardin zen

Les résultats

→ Sérénité absolue : Aucune contestation, collective ou individuelle, durant toute la phase de bascule.

→ Maîtrise budgétaire : Aucun surcoût pour l'entreprise, la transition s'est faite à iso-périmètre financier grâce à une ingénierie déployée très tôt dans le projet.

→ Confiance renforcée : La transparence du processus a crédibilisé la fonction RH, perçue comme garante de l'équité plutôt que comme exécutante d'une contrainte

Ce que nous en retenons ?

La complexité est le terreau de la défiance.

 

Face à une transformation technique anxiogène, la réponse ne doit pas être "plus d'explications complexes", mais "plus de clarté et plus de simplicité".

 

La rigueur préparatoire n'est pas une perte de temps administrative : c'est l'investissement qui garantit la paix sociale et la sécurité financière au moment de la bascule.

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